Enseigner (vraiment) l’histoire de l’immigration ? on a failli… | Aggiornamento hist-geo

C’est peu dire que l’écriture d’un programme d’histoire est une opération sensible sous haute surveillance. Le déplacement de la moindre virgule est susceptible de provoquer un tollé médiatique, un urticaire géant dans l’Académie française, voire une alerte à la chute de civilisation conjointement orchestrée par Marianne et Le Figaro.

La période électorale actuelle témoigne à ce propos d’une inventivité débridée sur le devenir de l’enseignement de l’histoire confondu par les uns avec un bréviaire poussiéreux des hauts faits et gestes des héros du passé, uberisée par d’autres qui y voient matière à y puiser produits vendeurs et électoralement rentables. Il va de soi que dans ce concours d’absurdités où les mêmes pourfendeurs d’une école supposée avoir sacrifié les fondamentaux prônent le retour de l’enseignement d’une histoire romancée, la parole professionnelle et/ou académique ne pèse pas lourd. On pourrait, me direz-vous, renvoyer les pleureurs à leurs collections de photos jaunies, les gratifier d’un petit sourire compatissant et leur offrir le dernier roman historique de Dimitri Casali, mais je trouve plus utile de leur rappeler cette simple évidence que l’histoire scolaire, matière vivante, a quelque chose à voir avec l’avancée de la recherche, et que toute tentative visant à l’enfermer dans un bocal de formol relève non seulement d’une approche intégriste (ciel !) de la discipline, mais aussi d’une déconsidération du savoir scolaire, lequel ne se réduit pas à l’apprentissage de la sainte trinité du « lire, écrire, compter ».

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