Les « allongés » de Midinette : une sociabilité épistolaire des jeunes tuberculeux [recherche] – Le marché de la rencontre 1850 -1950

Le courrier des lecteurs de Midinette occupe en ce moment une bonne partie de mon temps de recherche. J’y vois un véritable réseau social à plusieurs vitesses dans lequel jeunes hommes et jeunes filles construisent des cercles de sociabilités qui s’entrecroisent et qui reposent parfois sur des correspondances postales.

Le courrier du journal est ainsi une plateforme efficace pour les demandes de correspondances qui reprennent assez largement les codes des annonces matrimoniales. Dans ce marché de la rencontre les courriéristes aiment à se rattacher à des types, voire des stéréotypes, ce qui équivaut in fine à se rattacher à un groupe de courriéristes. On trouvera ainsi dans le courrier : les dactylos, les coloniaux, les exilés, les cols bleus, les aviateurs…. La majorité de ces groupes sont très genrés, à l’exception notable des « allongés », ceux qui, en traitement pour la tuberculose sont allongés en sanatorium. Loin de leurs familles, désœuvrés, en proie à l’ennui et à la mélancolie, nombreux sont les jeunes tuberculeux qui voient dans le courrier de Midinette une manière de rompre l’isolement et d’égayer leur quotidien au sana. La plupart cherchent des correspondants ou correspondantes qu’ils se représentent volontiers comme des marraines ou des parrains, quand certains sont des courriéristes réguliers dans la rubrique du journal.

 

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