Histoire d’un chat qui retombe toujours sur ses pattes ? À propos d’un usage de la corruption par l’État-parti viêtnamien | CARNETS VAGABONDS

Ce texte propose une interprétation de deux articles parus dans un journal viêtnamien – Nhân Dân, organe officiel du parti communiste et donc également « voix de l’État et du peuple ». Ils relatent des actes de corruption qui ont donné lieu à des plaintes et des émeutes. Je fais l’hypothèse qu’on peut les voir comme une mise en scène d’un discours de la désignation et de la distinction qui légitime la politique de libéralisation menée par le parti communiste viêtnamien depuis les années 1980.
Cet essai de compréhension repose sur une double lecture, systématique, qui appréhende ces articles à la fois comme une description d’un réel (d’une situation) et une scène qui adresse simultanément des messages différents à des lecteurs ainsi différenciés. Pourquoi je m’autorise cette lecture ? Deux postulats qu’on peut évidemment discuter la guide. En premier lieu, à la fois un facteur socio-politique, c’est-à-dire un contexte communiste (avec les représentations plus ou moins fondées de contrôle social que nous nous en donnons) et un facteur culturel, c’est-à-dire, pour schématiser, l’« Asie », l’empire ou l’emprise des sens si l’on préfère (avec les représentations plus ou moins fondées d’un monde où tout fait sens, tentation toujours grande chez l’orientaliste dont je ne suis, mais dont je ne peux me départir d’en épouser certaines façons de penser). En second lieu, qui découle logiquement du premier, l’intervalle de temps entre le moment des événements (juin 1997) et leur compte-rendu sous forme d’articles dans le Nhân Dân (septembre 1997) : en gros, je postule des intentions, à savoir une écriture longuement réfléchie pour faire sens au-delà ou en-deçà de la littéralité du texte.

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