Un impensé de l’entre-deux-tours, l’antifascisme. | Aggiornamento hist-geo

Depuis les résultats du premier tour, si les appels se multiplient, le murmure médiatique ne cesse de s’étonner, devant une supposée atonie de la société et devant la place et le défi posé par la présence de Marine Le Pen au second tour ; un étonnement étayé par de nombreuses références à 2002… On attend les années Trente qui ne sauraient tarder comme référence.

Comparaison n’est pas là raison et si l’on souscrit heureusement à la tribune de Zeev Sternhell dans Le Monde[1], c’est sans doute ce silence, ou cette ellipse, de l’antifascisme, qu’il faut saisir. La cause est entendue en citoyen – plus que dans l’historiographie d’ailleurs – que la droite révolutionnaire est structurellement présente en France, que le fascisme en fut l’une de ses figures, et que la situation actuelle, recomposant les droites à l’aune du Front national, accouche sans doute d’un nouvel avatar de cette figure historique. Alors donc l’antifascisme pose, à la suite du procès perdu par Marine le Pen face à Jean-Luc Mélenchon en 2015, que le terme désigne (faute de mieux ?) une position face à cette nouvelle figure.

Antifascisme donc. On tiendra que, depuis le moment antifasciste de 1934, la formule désigne un énoncé collectif qui est plus qu’une forme de défense républicaine, un appel à refonder la République sur ses principes. Un énoncé collectif où affleurent de multiples représentations, parfois antagoniques, dont le plus petit dénominateur commun est le refus de ce que l’Autre politique incarne comme possible pour le vivre ensemble[2]. Or ce plus petit dénominateur commun est à la peine, sinon absent… Pour le moment, à la veille du 1er mai, point d’émotion antifasciste comme en 2002. Pourquoi ?  Quelques pistes d’explication seulement dans ce court billet, soumises à controverses, évidemment.

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