Bayonne, le Pays Basque, la traite des Noirs et l’esclavage | Le blog de Jacques de Cauna Chaire d’Haïti à Bordeaux

Quelle place a occupé Bayonne, « porte d’Espagne » dans « l’infâme commerce » (le mot est de Condorcet) du bois d’ébène ? Jusqu’à la publication en 2009 de La traite bayonnaise au XVIIIe siècle, à partir d’un mémoire soutenu à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, le sujet, rarement évoqué dans l’histoire locale, n’avait jamais fait l’objet d’une étude approfondie. Il est vrai que bien loin de Nantes, le grand port négrier français, ou même des ports de second ou de troisième ordre, de Bordeaux à Saint-Malo en passant par La Rochelle, Bayonne n’a été qu’un « gagne petit » de la traite, alors même que ses passagers, basques, béarnais et gascons, et ses produits des riches arrière-pays de l’Adour et de la Nive, se taillaient une place respectable dans le nouvel Eldorado des îles à sucre, la grande île de Saint-Domingue.

Tout compte fait, replacé dans le contexte plus large de l’esclavage colonial associé au grand négoce maritime transatlantique du siècle des Lumières, le rôle des Basques et Bayonnais dans un domaine mémoriel devenu aujourd’hui très sensible, mérite d’être considéré sous un tout autre angle historique, tant il a été décisif sur de nombreux points en raison d’une forte présence aux îles marquée dès l’origine par des personnalités remarquables qui n’ont jamais hésité à agir dans ce qu’ils considéraient souvent à juste titre être le bon sens.

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