L’Anthroposophie, un ésotérisme à la mode | Fragments sur les Temps Présents

La nomination récente d’une anthroposophe, l’éditrice Françoise Nyssen, au ministère de la Culture a provoqué une vive polémique. La Société anthroposophique serait une secte. Il s’agit d’une vieille accusation formulée régulièrement par les associations antisectes et par la MIVILUDES. Si Jean-Luc Mélenchon l’a reprise à son compte, la réalité est un peu moins tranchée, comme on le verra ici : elle relève du champ de l’ésotérisme. Son discours est irrationnel, antiscientifique assurément ; sectaire, c’est là une dénomination plus discutable. Cette Société anthroposophique, (« Anthroposophie Gesellschaft ») est née en 1912/1913 du départ de Rudolf Steiner de la Société Théosophique. Elle est l’expression de son esprit : en effet, Steiner est seul à l’origine de cette doctrine, née de spéculations ésotériques en vogue au début du XXe siècle.

Bref retour biographique

Né en 1861 et mort en 1925, Steiner commença des études d’ingénieur, puis se dirigea rapidement vers des études de lettres et de philosophie, qui se concrétisèrent par un doctorat. De fait, sa pensée manque cruellement de bases solides et il ne fut jamais accepté par le monde universitaire. Sans poste, il travailla pour des établissements d’enseignement privés et participa à la publication des œuvres complètes de Goethe.

Il fréquenta le monde des ésotéristes et autres occultistes dans la Vienne des années 1880, à l’origine de son christianisme mystique. C’est alors qu’il commença à élaborer sa pensée. Compilateur hors-pair, il emprunta le terme « anthroposophie » au philosophe viennois Robert (von) Zimmermann. Comme beaucoup, il fut fasciné par Frieidrich Nietzsche et lui consacra un ouvrage en 1895. Il fut également attiré par les thèses de l’extrême gauche, lors d’un séjour à Berlin. Il fut aussi durant cette période un homme de presse et d’éditions, avec sa revue Luzifer-Gnosis et sa maison d’édition Philosophisch-Anthroposophischer Verlag.

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