Une histoire dérangeante. Quand un buveur de sang épouse une ci-devant | Christine Belcikowski

L’autre jour, lors d’une vente, je suis tombée par hasard sur la photo d’une lettre adressée le 16 août 1906 depuis Edgefield District, South California, USA, à [Guy] Casimir de Lévis, comte de Lévis Mirepoix. La lettre comprend deux pages, chacune d’une écriture différente.

Après avoir assuré « son cher Casimir » de « sa parfaite amitié », le premier rédacteur de la lettre remarque que « M. Kerblay et moi nous plaignions sans cesse de votre silence que j’attribue aux circonstances ». Le second rédacteur de la même lettre prévient le même destinataire, dit ici « Monsieur », « qu’il vient de tirer sur lui en faveur de M. Guillaume Brun d’Anguila à cinq jours de vue une somme de mille cinquante livres tournois que vous diminuerez des fonds de que vous avez en main de Mme Kerblay. Nous n’avons pendant la guerre aucun autre moyen convenable de nous procurer des fonds de France et nous continuerons par conséquent à tirer sur vous quand nous en trouverons l’occasion et autant que vous le permettrez, ayant bien soin de ne jamais excéder la somme que nous avons en vos mains. […]. Agréez, Monsieur, mes voeux sincères pour la continuation de la prospérité dont vous jouissez maintenant et veuillez bien compter sur mon vrai dévouement ».

La lettre est signé « Lequinio Kerblay ». C’est l’ex-conventionnel tristement célèbre Lequinio [de Kerblay], l’ex-buveur de sang qu’on voyait « le visage hébété d’alcool et la carmagnole souillée » à la table de Mme Tallien, « personnage aussi ignoble que stupide qui faisait journellement manger le bourreau à sa table et qui demandait qu’on fonde tous les monuments de bronze pour en faire de gros sous »  !

[...]

Consulter la suite de : Une histoire dérangeante. Quand un buveur de sang épouse une ci-devant | Christine Belcikowski