Jean-Baptiste-Claude dans la tourmente révolutionnaire | Ligneris

1788. Caché dans l’ombre de la forêt, Jean-Baptiste-Claude des Ligneris écarte le feuillage pour apercevoir au loin l’entrée de son château. Sa femme Catherine est là, devant l’élégant bâtiment en briques, avec leurs jeunes fils Anne-Louis et Augustin. Il savoure ce moment de grâce et de tranquillité, tandis que tout autour d’eux, il le sait, la révolte gronde.

La France connaît en effet depuis plusieurs décennies une grave crise structurelle économique et sociale, tandis que l’Etat monarchique mène « une politique financière désespérée qui était parvenue au seuil de la rupture ». La convocation des Etats Généraux de 1789 provoque un immense espoir de réformes : « cette rupture, la lecture des cahiers de doléances montre que personne ne la souhaite, au moins ouvertement. Les revendications formulées [en février 1789] appellent uniquement des réformes profondes mais nullement une révolution ». (1)

Ordonnées par le roi au début de l’année 1789, des assemblées provinciales doivent se rassembler pour rédiger « un cahier de plaintes, doléances et remontrances […] à Sa Majesté, et présenter les moyens de pourvoir et subvenir aux besoins de l’Etat » (2). Ces assemblées ont également pour tâche d’élire leurs députés aux Etats Généraux. Elles se réunissent très rapidement, dès le mois de mars, malgré les difficultés pratiques et administratives. Le cadre électif retenu était celui du baillage, une circonscription judiciaire aux contours assez imprécis (3).

[...]

Consulter la suite de : Jean-Baptiste-Claude dans la tourmente révolutionnaire | Ligneris