L’essentiel ce sont les archives | En Envor

Révélée par un grand quotidien du soir, la nouvelle a fait l’effet d’une véritable bombe : les Archives nationales travailleraient à partir d’une notion aussi discutable que controversée, celle d’archives « essentielles ». Fine politique, la ministre de la culture, François Nyssen, a immédiatement démenti l’information, évoquant des documents « internes » et des pistes de réflexion « non validées ».

Elle a même annoncé son intention de porter plainte contre X. Certes, aucune décision n’est encore prise. Mais si l’existence d’une telle piste de réflexion est proprement ahurissante, il n’en demeure pas moins qu’elle est révélatrice d’un climat actuel particulièrement difficile pour tous les acteurs de la discipline historique.

Bien entendu, le simple fait que l’on puisse déterminer à l’avance ce que sont les sources qui seront ou non utiles pour les recherches menées dans l’avenir est aussi choquant qu’absurde. La situation est néanmoins symptomatique du climat budgétaire du moment puisqu’assurément, dans la définition de ce qui serait « essentiel » ou pas, ce sont moins les qualités scientifiques qui primeront – en partant du principe ubuesque qu’on puisse les déterminer pour le futur – que les mètres linéaires, ceux impactant directement la variable financière. Pour autant, ne jouons pas les vierges effarouchées et ne feignons pas de découvrir aujourd’hui que ces principes influent, et ce depuis un nombre conséquent d’années – sur la conservation totale ou partielle de tel ou tel fonds…

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