« El Mundial » (1978) | l’histgeobox

En 1966, l’Argentine est désignée par la FIFA comme pays organisateur de la 11ème coupe du monde de football qui doit se dérouler du 1er au 25 juin 1978. Ce choix a tout d’une aubaine pour cette jeune nation dans laquelle le foot constitue un vecteur d’unité nationale.

Or, le 24 mars 1976, une junte militaire renverse le gouvernement d’Isabel Peron. Le général en chef des armées, Rafael Jorge Videla, s’empare alors du pouvoir et instaure une dictature. Après le Paraguay en 1954, le Brésil en 1964, la Bolivie en 1971, le Chili et l’Uruguay deux ans plus tard, c’est au tour de l’Argentine de subir un régime de terreur qui se donne pour objectif premier « de défendre la civilisation occidentale et chrétienne contre la subversion communiste et ses guérilleros« . Pour parvenir à leurs fins, les militaires ne reculent devant aucun moyen: élimination des opposants, enlèvements, séquestrations, tortures, vols d’enfants… Au printemps 1978, Amnesty international comptabilise déjà 6000 personnes exécutées, 8000 prisonniers, 15000 disparus (le bilan total de 7 années de dictature atteindra finalement les 30 000 disparus). (1) * Le Mundial, une opportunité pour la junte militaire argentine. 

L’opinion internationale, déjà sensibilisée au problème des violations des droits de l’Homme dans le sous-continent, dénonce les exactions des militaires. (2) Pourtant, à l’annonce du coup d’état, la FIFA ne bronche pas. Pire, elle paraît rassurée. Pour une institution aussi conservatrice (alors dirigée par le brésilien João Havelange), avoir comme interlocuteur un pouvoir fort signifie une compétition sans accrocs (manifestations, critiques…).

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