20 décembre 1917 | La 1ère Guerre vue de Paris

Tu te souviens des entretiens que nous avons eus il y a quelques jours avec Clemenceau. Ce dernier a répété hier à la commission des Affaires extérieures tout ce qu’il nous avait dit en en aggravant peut-être encore les termes. Du moins, c’est ce que j’ai cru comprendre au récit qu’on m’en faisait ce matin.

Il a mis un peu d’aigreur dans ses impressions sur les Anglais qui poursuivent leur guerre sans s’occuper de ceux qui combattent à leur côté, qui s’occupent de prendre leurs dispositions pour l’avenir et l’après-guerre, fût-ce même au détriment de leurs alliés. Assez vif aussi pour les Italiens qui ne font pas leur devoir et manifestent des exigences d’autant plus grandes que leur action est plus faible. En revanche, comme il l’a fait devant nous, il s’est beaucoup loué des Américains, mais n’a plus parlé que de deux cent cinquante mille hommes en juin et a promis le plein de l’armée américaine pour fin 1918 et l’action décisive pour le printemps 1919. C’étaient du reste les échéances qu’il nous avait indiquées. Nous avons du pain sur la planche.

Scarpatett a causé hier avec une sorte de révolutionnaire belge, un nommé Darsac. Je me demande s’il n’est pas le mari divorcé de la citoyenne Sorgue que j’ai connue autrefois, belle jeune femme s’appelant Antoinette Darsac.

[...]

Consulter la suite de : 20 décembre 1917 | La 1ère Guerre vue de Paris