29 décembre 1917 | La 1ère Guerre vue de Paris

Je suis arrivé sur tes talons tout à l’heure, mon vieux Pierre, désolé de t’avoir manqué à cause d’une réunion de Jaffa. Le discours de Clemenceau a fait grand effet hier. On a eu l’impression que, s’il parlait, ce n’était pas pour nous placer de belles phrases mais bien pour faire de la besogne. La Chambre presque entière lui a donné raison. Il a tranché sur tous les discours des Briand, des Viviani et même des Ribot.

Cet homme, qui est dangereux par bien des côtés, est le seul qui puisse faire accepter certaines choses car on sent qu’il ne tergiverse pas et qu’il s’adresse à toute la Chambre sans chercher à savoir l’effet qu’il produira sur tel ou tel groupe, adoucissant pour celui-ci, renforçant pour celui-là et cherchant à plaire à Dieu et au diable.

Si tu as lu L’Humanité, tu as dû voir qu’elle nous tresse des couronnes à cause de l’article de Gauvain et malgré le procès qu’il fait à Sembat.

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