2 janvier 1918 | La 1ère Guerre vue de Paris

Mon cher Pierre, Koechlin est venu me parler du Maroc. Tu te rappelles que je lui avais écrit à ce sujet. Il ne croit pas que les prélèvements faits sur les troupes du Maroc l’aient été, du moins jusqu’ici, avec l’intention de pousser Lyautey dehors. Clemenceau, qui est au plus mal avec le général, ne pousserait cependant pas sa vindicte personnelle jusqu’à compromettre les intérêts du protectorat. Il faudrait pour cela qu’il fût la dernière des brutes. Lyautey a accepté les prélèvements.

Il a envoyé dix bataillons qui sont en route aujourd’hui et il a même ajouté : Je puis tenir le coup. Koechlin me donne alors des précisions sur les dangers que peut courir le Maroc. Ils sont beaucoup moindres qu’ils n’étaient au printemps où vraiment la situation était grave. À l’heure actuelle, il n’y a plus que deux points à surveiller, le couloir de Taza et la frontière espagnole où l’El Malek reçoit près d’un million par mois pour faire l’agitation.

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