La damnatio memoriae à l’heure de Kevin Spacey | Actuel Moyen Âge

Le dernier film de Ridley Scott, Tout l’argent du monde, a défrayé la chronique quand son réalisateur a décidé d’en effacer Kevin Spacey quelques semaines avant la sortie, à cause des accusations sexuelles portées contre lui. Des pratiques qui en rappellent d’autres au Moyen Âge…

Durant cette fin d’année 2017 et au début d’année 2018, les médias, les personnalités publiques et le public lui-même ont été amenés à réfléchir et à agir sur la visibilité de personnes accusées de crime. Certains responsables médiatiques ont pris la décision d’effacer purement et simplement l’image des personnes inculpées, à l’image de ces chaînes de télévision ont déprogrammé des émissions à la suite de différents scandales touchant leurs invités. À l’inverse, on a reproché aux Inrockuptibles d’avoir donné une publicité trop visible à Betrand Cantat, condamné pour le meurtre de sa compagne Marie Trintignant. Enfin, très récemment, le dernier Ridley Scott a vu Kevin Spacey, et accusé d’agressions sexuelles, remplacé à la dernière minute par Christopher Plummer. Cet exemple est particulièrement frappant et radical de la part du réalisateur. Il s’agit ni plus ni moins que d’effacer un nom d’un affiche, un visage de la pellicule, et de lui dénier le droit d’apparaître dans l’espace public en lui substituant un autre acteur.

On aurait tort de croire que ces pratiques datent de la société de consommation et du star-system. Au contraire, tout là-dedans rappelle des pratiques tout à fait médiévales !

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