Zwingli, le réformateur suisse 1484-1531, de Aimé Richardt | Grégoire de Tours

Calvin à Genève, Guillaume Farel à Neufchâtel, Pierre Viret en Pays de Vaud (le seul des trois issu de l’espace helvétique et le seul à mourir dans le royaume de France) assurent le passage au protestantisme dans les futurs cantons suisses francophones en question (Fribourg et le Valais restent catholiques). Pour la Suisse alémanique, la pensée évangélisatrice relève principalement de Zwingli. Toutefois y apportèrent leur active pierre de théologiens et prédicateurs :  Joachim Vadian (de Saint-Gall), Heinrich Bullinger (fils naturel d’un curé d’Argovie), Michael Eggenstorfer (natif en 1465 de Constance, alors ville impériale) et Konrad Grebel (né près de Zürich et maître à penser des anabaptistes). On doit d’ailleurs à Heinrich Bullinger et à l’Alsacien Leo Jud les contorsions idéologiques propres à faire passer la Confession helvétique de 1561 pour luthérienne, la paix d’Augsbourg reconnaissant uniquement la religion luthérienne, cela s’avérait nécessaire.  

Ulrich Zwingli a un rôle moteur et il fait de Zürich le seul centre intellectuel en matière de religion protestante pour outre-Sarine. Toutefois, ce fil de paysan aisé (le père est magistrat de sa paroisse), fréquente de 1502 à 1506 l’université de Bâle alors pôle des études religieuses ; c’est de cette dernière cité que Erasme fait publier en grec Novum Instrumentum omne, une version des Évangiles qui sera traduite en plusieurs langues vulgaires par Zwingli, Luther et Calvin. Il est curé des Glaris en 1506 non sans difficulté, car le curé de Baden avait été nommé par Rome mais refusé par ses futurs paroissiens ; c’est Barthélémy Zwingli curé deWesen qui recommandent alors son neveu Ulrich aux habitants de Glaris.

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