Les statues meurent aussi | CVUH

Une histoire américaine déconnectée

Les déboulonner ou pas, that is the question. On ne parle plus que de ça.

En avril 2017 à Charlottesville, Virginie, le conseil municipal vote le déboulonnage de la statue équestre du général Robert E. Lee (à la tête des forces armées confédérées pendant la Guerre de Sécession), et un nouveau nom au parc où elle avait été érigée en 1924 –de « Lee Park » à « Emancipation Park ». En mai, un juge de Virginie impose un moratoire de six mois à cette décision. Depuis juin 2016, la statue avait été l’objet de diverses vindictes colorées et graphées. En juillet 2017, elle avait été recouverte de peinture rouge. Et les manifestations de se succéder.

Ainsi, le 13 mai 2017, Richard B. Spencer, l’un des ténors de la droite suprémaciste américaine, ou Alt Right, avait organisé un rallye à la lueur de torches façon retraite aux flambeaux nazie. Il s’agissait d’affirmer son opposition au déboulonnage de la statue au son de « Jews will not replace us » et de « Russia is our friend. » Le 8 juillet, c’était au tour du Ku Klux Klan, mais les 50 hommes mobilisés se heurtaient cette fois à plusieurs centaines de contre-manifestants, la police faisait usage de gaz lacrymogènes et arrêtait vingt-trois personnes. Le 12 août, la tension montait de plusieurs crans, et sérieusement cette fois : Le mouvement « Unite the Right », qui regroupe diverses organisations d’extrême droite suprémacistes et des groupuscules néo-nazis, organise un rallye sur le campus de l’Université de Virginie, -fondée par Jefferson en 1818, elle conserve de cette origine sacralisée un parfum d’élite.

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