Entre illégitimité et illégalité, mise à nu des premières revues de modèles photographiques à destination des artistes | Chroniques chartistes

Manon Lecaplain est élève archiviste paléographe de troisième année. Elle soutiendra en 2019 sa thèse d’École des chartes sur les premières revues de modèles photographiques à destination des artistes (1902-1914), sous la direction de Christophe Gauthier, professeur d’histoire du livre et des médias contemporains à l’Ecole des chartes et de Bertrand Tillier, professeur d’histoire contemporaine à Paris 1 et historien des images. Elle est aussi régulièrement suivie par Sylvie Aubenas, directrice du département des Estampes et de la photographie de la BnF. Elle partage, avec enthousiasme, ce qui fait le sel de ses recherches. Propos recueillis par Pia Rigaldiès.

Peux-tu nous parler de la genèse de ce sujet ? 

Je voulais travailler sur un sujet pluridisciplinaire, qui touchait à la condition de la femme, ou à la marginalité au tournant des XIXe et XXe siècles. J’avais d’abord pensé à l’iconographie des bordels mais c’est quelque chose qui a déjà été fait. J’ai été voir des conservateurs au département des Estampes de la BnF, sur les conseils de M. Gauthier, qui m’ont sorti les boîtes de trois revues : Le Nu esthétique, Mes Modèles et Le Nu académique, qui font aujourd’hui partie de mon corpus. J’ai trouvé le format très intéressant : ce sont des catalogues de poses qui prennent la forme de magazines bon marché, vendus entre 25 centimes et 2,50 francs pour les plus chers. Les photographies m’ont semblé assez intéressantes : les boîtes contenaient des photographies très académiques, et j’avais en tête les mutations de l’art du début du XXe siècle, ce qui me paraissait à l’époque paradoxal. Mais je me suis rendue compte par la suite qu’il y avait beaucoup de mises en scène et de montages.

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