Quand la northern soul galvanisait la jeunesse anglaise | l’histgeobox

De la fin des années 1960 jusqu’au crépuscule de la décennie suivante, la jeunesse des villes du Nord de l’Angleterre s’éprit de la northern soul. Assoiffés de musiques noires, ses prosélytes partirent en quête de titres rares aux tempos rapides et aux beats lourds.[afin d’accompagner en musique ce billet, une sélection maison de 38 morceaux irrésistibles vous attend un peu plus bas]

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Plantons le décor. Vous êtes jeune et vivez dans le nord de l’Angleterre. Le travail sur la ligne de production est éreintant et rébarbatif. Votre quotidien est borné par les murs de l’usine et rythmé par ses cadences. Vous êtes payé au lance-pierre, mais suffisamment pour vous échapper le temps du week-end. Pour cela, inutile d’aller aux antipodes, le dépaysement se trouve là, au bout de la rue, dans le sous-sol humide d’une cave reconvertie en club. Vous avez enfilé des vêtements amples n’entravant pas les mouvements du corps, une bonne paire de chaussure, avalé quelques pilules. Fébrile, vous descendez les quelques marches qui vous séparent de la piste de danse. Désormais, vous n’avez plus qu’à vous laisser porter par la musique, d’obscurs titres à la rythmique trépidante. Vous êtes membre d’une société secrète, vous êtes un(e) northern soul girl (boy).

Le courant northern soul émergea progressivement parmi les mods de Manchester. Les multiples difficultés économiques et sociales n’entravaient en rien la grande vigueur culturelle de cette ville grise. John Robb se souvient:  » Le Manchester des années 1960 dansait dans le crépuscule de la révolution industrielle. Dotée de la vie nocturne la plus effervescente du pays née de ses coffe bars et d’une passion pour les musiques noires, Manchester possédait également une scène musicale qui n’avait rien à envier aux autres villes. Il a toujours existé dans la ville une forte tradition musicale (…). A de nombreux égards, Manchester était une ville de musique noire qui tirait pleinement parti de sa population multiraciale et multiculturelle (…). »

Les mods y vibraient sur des musiques afro-américaines lors de soirées enfiévrées. Affamés  de blues, de rhythm and blues ou de modern jazz (d’où leur nom de mods), ces jeunes hédonistes se retrouvaient chaque fin de semaine dans les coffee shops et les clubs. Pour rester éveillés, ils se dopaient au Purple Heart, des amphétamines subtilisées à la pharmacie familiale.

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