Au-delà du personnage officiel qui croule sous les honneurs de la république car il a aussi atteint le grand âge en bonne santé, je voudrais faire ressortir quelques traits méconnus de la personnalité d’Emmanuel Le Roy Ladurie :
- sa grande gentillesse et sa modestie sachant je le connais en personne depuis 1998 et qu’il ne m’a jamais déçu à ces égards ;
- son attachement à l’Occitanie car il y débuta sa carrière universitaire, dans les années 60 à Montpellier où il rencontra son épouse, et il récolta de grands succès en rédigeant son histoire avec « Les paysans du Languedoc » en 1966 et « Montaillou » en 1975 ;
- et sa volonté à défendre la mémoire de son père qui pourtant, à mon sens, est indéfendable car Jacques Le Roy Ladurie fut ministre du ravitaillement et de l’agriculture, sous le gouvernement de la collaboration de Pierre Laval, durant l’une des périodes les plus noires de l’histoire de France. Néanmoins, étant d’origine italienne et niçoise soit attaché traditionnellement à la famille, puis-je comprendre son amour filial.
Dans un premier temps, j’essaierais de résumer le cœur c’est-à-dire le caractère novateur de l’œuvre en histoire du climat de Le Roy Ladurie. Dès 1967 son ouvrage de référence « Histoire du climat [en Europe] depuis l’an mil » met l’accent sur la grande crise frumentaire (le froment c’est-à-dire les céréales dont essentiellement le blé) du début du XIVe siècle (1314-1317) qui favorisera indirectement le basculement historique vers la sortie du Moyen Age.