Le mariage de François Melchior Soulié et de Jeanne Marie Baillé. Une autre version du même drame | Christine Belcikowski

« Ma naissance rendit ma mère infirme. Elle quitta ma ville natale quelques jours après ma naissance, et, bien que je sois retourné souvent dans mon département, et à quelques lieues de Foix, je n’ai jamais revu cette ville. Je demeurai avec ma mère dans la ville de Mirepoix jusqu’à l’âge de quatre ans. Mon père était employé dans les finances et sujet à changer de résidence. Il me prit avec lui en 1804. En 1808, je le suivis à Nantes… »

Le drame familial s’est noué dans les derniers jours du mois de décembre 1800, « quelques jours à peine après la naissance » du petit Melchior Frédéric Soulié. Quoique laissée infirme par cette naissance, ou parce que laissée infirme par cette naissance, Jeanne Marie Baillé, épouse Soulié, quitte Foix, son mari, et retourne à Mirepoix dans sa famille, embarquant avec elle ses deux enfants. Frédéric déclare qu’il n’a jamais vu sa ville natale. Il signale par là qu’après son départ, i.e. depuis les derniers jours de l’année 1800, sa mère ne l’a jamais ramené à Foix. Elle a donc abandonné le domicile conjugal de façon définitive. Quatre ans plus tard, à la fin de l’année 1804, alors qu’elle et ses enfants vivent à Mirepoix, son mari se présente, et on ne sait dans quelles conditions, il emmène le petit Melchior Frédéric, tandis que la petite Antoinette reste avec sa mère. C’est le point culminant du drame. On n’en connaît pas le sens : les deux parents se partagent-ils les deux enfants – chacun son enfant ? Abandonnant Antoinette Françoise Fanny à la mère, le père enlève-t-il Melchior Frédéric ? Gardant Antoinette, la mère abandonne-t-elle Melchior Frédéric au père ?

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