Frédéric Soulié. Le Magnétiseur. De l’alliance de la bonté sans fond et de la volonté sans bornes | Christine Belcikowski

Jean d’Aspert, double romanesque du Maréchal Clauzel dans Le Magnétiseur de Frédéric Soulié, fait montre en 1815 du plus grand scepticisme quant aux vertus de la médecine magnétique. Il reproche à Rhodon de Prémitz et au docteur Lussay leurs pratiques inquiétantes ou douteuses. Il réprouve ainsi les sommeils « curatifs » auxquels le docteur Lussay force madame de Lussay, son épouse. Le même Jean d’Aspert se gausse des soins « miraculeux » qu’une amie et voisine, nommée madame Bizot, reçoit de monsieur Drisson, jeune magnétiseur débutant :

« Elle [madame Bizot) s’avança vers monsieur de Prémitz et lui dit :
— Je suis bien indiscrète, bien importune, n’est-ce pas ? mais, entre personnes qui poursuivent le même but, il y a une sorte de connaissance toute faite. Demain vous donnez une séance de magnétisme dont on parle comme d’une chose qui sera miraculeuse ; il faut que j’y assiste, car cela m’intéresse plus vivement que vous ne pensez.
— Madame s’occupe du magnétisme ? dit Prémitz en la regardant sérieusement.
— D’être magnétisée, monsieur, dit madame Bizot avec un sourire accort et ouvert.
— Oui, dit monsieur Bizot, qui était entré derrière sa femme […] ; ma femme avait des migraines terribles, et elle s’est soumise à un traitement qui lui fait le plus grand bien. Elle n’est pas reconnaissable depuis un mois que ça dure ; elle n’a plus ces douleurs furieuses qui quelquefois la rendaient maussade.
— Comment ! Maussade ! s’écria madame Bizot.

[...]

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