Le roman vrai de Frédéric Soulié. I. En Ariège. Conclusion | Christine Belcikowski

« Comment ! s’écria madame Bizot… vous avez regardé par le trou de la serrure ! et qu’avez-vous vu ? – J’ai vu l’adresse du chapelier de monsieur Drisson, car il avait pendu son chapeau à la clef de la porte. »

Ce drôle d’échange auquel se livrent dans Le Magnétiseur madame et monsieur Bizot servira ici d’apologue à la partie ariégeoise du roman vrai de Frédéric Soulié.

De son Ariège natale l’écrivain a vu et célébré les routes qui courent droit et les sentiers qui bifurquent ; la surprise des collines dans lesquelles on se perd ; le pittoresque des petites cités, Saverdun, Pamiers, Mirepoix, Lavelanet ; le charme des châteaux, amènes comme celui du Secourieu, inquiétants comme celui de Terride ; la superbe des montagnes « et celle des glaciers » dont l’air tue ceux qui ne sont pas nés puissants ». Il ouvre à propos de cette Ariège-là des vedute curieuses qui invitent le lecteur à se perdre à son tour dans le vaste paysage d’une contrée qui parle à l’âme, et cependant l’égare en la reconduisant à la pensée de ce qui est depuis toujours plus grand, plus fort que soi. L’impassible nature… La nature cruelle comme la loi de Lacédémone

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