« Grandola vila morena », une chanson pour donner le signal de la Révolution des Oeillets | l’histgeobox

Depuis le début des années 1960, les guerres africaines (en Angola, au Mozambique et en Guinée Bissau) font vaciller l’empire portugais. En 1973, ces conflits absorbent le quart des dépenses de l’Etat. La lassitude gagne une opinion publique inquiète pour les appelés du contingent,  astreints à un service interminable et périlleux. De nombreux jeunes Portugais tentent d’ailleurs de s’y soustraire.
Le pays connaît alors une émigration massive engendrée par la pauvreté (100 000 départs par an au début des années 1970). Même les soutiens traditionnels de la dictature finissent par douter. Désormais, les officiers supérieurs des forces armées critiquent ouvertement l’intransigeance de Marcello Caetano, le successeur du dictateur Antonio Salazar, décédé en 1973. L’heure du changement est venue.Le 24 avril 1974, à 22h55, Radio Clube Português diffuse la chanson E Depois de Adeus (« Et après l’adieu ») de Paulo de Carvalho. A minuit et vingt-neuf minutes, le 25 avril, la très catholique radio Renascença (Renaissance) passe une chanson pourtant interdite par le pouvoir: « Grândola vila morena » de Zeca Afonso. La diffusion de ces titres marque le signal du déclenchement d’une action militaire dont le but est de renverser la dictature.
Un des rares civils a être dans la confidence des militaires se souvient: « Les gens du Mouvement des forces armées avaient étudié plusieurs façons de trouver un moyen de liaison pour déclencher les opérations militaires du mouvement. Ils avaient contacté quelques civils (…), surtout des gens de l’information. (…) On est arrivé à la conclusion que, peut-être, passer un disque à la radio à une certaine heure, cela pourrait servir comme signe. » [source B: la Révolution en chantant]

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