Charles Louis de La Fontaine et Auguste Delpech à Bonnac | Christine Belcikowski

Dans un article daté du 6 juillet 1907, L’Express du Midi regrette que tombe désormais dans l’oubli le souvenir de Charles Louis de La Fontaine, petit-fils du fabuliste, à Bonnac, Ariège.

Durant l’un de ses séjours à Bonnac, Charles Louis de La Fontaine adresse cette lettre à son ami Élie Fréron :

« Oui, c’est ici (dans le comté de Foix), mon cher Fréron, que je suis condamné à passer l’hiver. Je vous désirerais de tout mon cœur avec moi, si je n’étais trop votre ami pour vous souhaiter le partage du dépit, de l’ennui, de l’horrible humeur qui me dévore. Je vais me jeter à corps perdu dans les négociations de MM. de Bonrepaux et de Bonnac, et peut-être deviendrai-je auteur par désœuvrement. Croiriez-vous que j’eusse trouvé, au pied des Pyrénées, des lettres de mon grand-père ? J’en ai sur ma table quelques-unes en vers et en prose. Outre cela, j’ai environ 500 lettres de Racine, 40 de madame de La Sablière, comparables à celles de madame de Sévigné et plus intéressantes pour le cœur ; enfin, des lettres de tous les illustres du règne de Louis XIV, depuis 1676 jusqu’en 1716. Je projette une nouvelle édition des œuvres de mon grand-père, et j’y joindrai une vie aussi simple que lui-même . Je suis ici dans une situation affreuse. Je n’ai rien reçu depuis quatre mois de Paris que des lettres d’affaires, et même en petit nombre. J’ai perdu la trace des agréments. Tout ce qui regarde les Lettres n’existe plus pour moi que dans mon souvenir et dans mes regrets. Vous êtes plus coupable que personne de cet abandon, et je n’ose pas même espérer que vous répondiez à mes reproches. N’oubliez pas vos amis ; distinguez-vous de vos confrères les auteurs. Comptez que les sentiments du cœur, loin de nuire à la fortune, en accélère les présents, et les embellissent. »

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