Arpenter la forêt au prisme des émotions : le martelage #2 | Ordonner les forests

« On martèle mal lorsqu’il pleut » : prononcée par le propriétaire des lieux, propriétaire forestier de son état, cette phrase servit d’augure pour ce martelage ariégeois pensé la veille au soir sous la pluie, commencé le lendemain dans la brume du petit jour et achevé en milieu d’après-midi sous l’orage.

À l’image de mon premier billet sur le sujet, je vais ici revenir sur mes ressentis de l’univers forestier et sur les émotions qui s’en dégagent, tout en m’interrogerant sur les similitudes de l’opération entre le XVIIe siècle et maintenant. A postériori, se rendre en forêt, c’est bien s’introduire dans un univers mental qui conserve les noms et les usages ancestraux. C’est pour moi un curieux dédoublement : historien, je connais déjà un langage qui n’a pas évolué depuis le XVIIe siècle. Chablis, houppiers, fourchus ou débardage sont des éléments connus de mon imaginaire. Seulement, c’est la première fois que j’y suis concrètement confronté, que je dois les penser à l’aune d’un aspect physique et non plus intellectuel.

Préparer le martelage

Marteler ne s’improvise pas : il faut choisir la forêt (ici celle de Montferrier, non loin de Montségur et limitrophe à la station de ski des Monts d’Olmes, à peu près par ici), puis arrêter des parcelles à arpenter. Plusieurs critères guident ce choix : l’accessibilité, c’est-à-dire la possibilité de s’y rendre en considérant les conditions climatiques ou techniques, l’âge de la dernière coupe, le type d’essence et d’aménagement à effectuer.

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