Anne du Bourg, Orléans et le protestantisme | Histoire du livre

Nous retrouvons, à travers le personnage d’Anne du Bourg, un certain nombre de phénomènes majeurs, qui nous éclairent sur le fonctionnement du régime monarchique, en même temps que sur les conditions du transfert, puis de l’établissement de la Réforme dans le royaume de France dans les deux premiers tiers du XVIe siècle.
C’est, d’abord, la montée en puissance de dynasties de grands commis de l’État, dont les compétences professionnelles fondent le statut. Les du Bourg sont des Auvergnats, comme le cardinal Duprat (1467-1535), précepteur de François d’Orléans, et chancelier pratiquement inamovible de celui-ci une fois monté sur le trône. Familier du vieux magistrat, son compatriote Antoine du Bourg lui succède, mais il meurt accidentellement en accompagnant le roi à Laon (1538). Né à Riom en 1521, Anne du Bourg est le neveu du chancelier.
Le jeune homme suit le cursus spécialisé qui le préparera à ses fonctions futures. Il vient à l’université d’Orléans, qui fait pratiquement office de faculté de droit romain pour l’université de Paris, et se forme auprès de l’un des plus célèbres juristes du temps, à savoir Pierre de l’Estoile (1480-1537). Or, les partisans de la Réforme sont en nombre à Orléans, qu’il s’agisse de jeunes étudiants français (Calvin a aussi été élève de Pierre de l’Estoile) et étrangers (la Nation Germanique d’Orléans), ou d’enseignants. Après avoir exercé comme avocat, Anne du Bourg succède à Pierre de L’Estoile en 1549.

Venons-en maintenant aux années décisives, et rappelons les faits. En 1557, Anne du Bourg est appelé par Henri II comme conseiller au Parlement de Paris, alors que les tensions confessionnelles montent, et que la chambre discute de l’application de la peine de mort à ceux «qui tiennent l’opinion de Luther».

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