ALLEGORIES DE 1870-71 AU SALON DE 1872 | Mémoire d’Histoire

Mai-juin 1872, le premier Salon des Beaux-arts après l’Année terrible se tient à Paris. Le traumatisme de la défaite est encore très présent dans les esprits. Il se traduit dans les oeuvres de nombreux artistes. Beaucoup prennent le thème de la guerre pour sujet. Trop, peut-être, et de façon non « politiquement correcte » aux yeux des Prussiens.

Pour raisons diplomatiques, plus de 70 oeuvres ayant la guerre pour sujet sont retirées du livret. « Le gouvernement en étouffant le cri de vengeance contre la Prusse, n’a laissé que des balbutiements de douleurs », s’indigne Emile Zola [La Cloche du 12 mai]. Même L’espérance de Puvis de Chavannes fait les frais de l’opération ! [voir Lobstein, p. X]. Les vainqueurs d’Edouard Detaille ou La guerre d’Emile Bayard sont refusées et il faut aller chez Goupil pour les voir.

Parmi toutes les oeuvres exposées en figurent aussi qui font office d’allégories plus ou moins discrètes de la guerre perdue. Les allusions aux désastres de 1870 ne sont pas toujours explicites, mais les contemporains en perçoivent très bien le sens. Les commentaires des critiques d’art publiés dans la presse le laissent entendre. Quels sentiments traduisent ces métaphores artistiques ? En quoi sont-elles révélatrices d’une mémoire de 1870 en construction ?

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