Annliese Nef, maîtresse de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialiste de l’Islam médiéval, nous a fait l’honneur de répondre à nos questions. Espace méconnu mais souvent fantasmé, le monde islamique médiéval est de plus en plus étudié par des historiens et des historiennes.
- Vous êtes spécialiste de l’Islam médiéval, en particulier de la Sicile. Pourquoi est-ce que vous avez choisi ce terrain de recherche ? Qu’est-ce qui vous a attiré dans ces lieux et cette histoire ?
Rappelons d’abord que nous ne pensons jamais tout seuls et que nos choix en matière de recherche reflètent un contexte scientifique et social qui le détermine en grande partie. Mon travail s’est orienté sur le monde de l’Islam et sur la Sicile progressivement. Parmi mes motivations, certaines tenaient à l’histoire du Moyen Âge que j’ai d’abord identifié comme la période qui m’intéressait au sortir des classes préparatoires. Or, au sein de l’histoire médiévale, une série de thèmes m’ennuyaient, tandis que d’autres m’attiraient : l’histoire des mondes extra-européens, la questions des contacts et échanges entre groupes religieux et/ou mondes sociaux distincts.