Le docteur James Barry, une femme qui en a dans le pantalon ! | Savoirs d’Histoire

À la toute fin du XVIIIe siècle dans la petite ville de Cork en Irlande naît un joli bébé auquel ses parents, Mary-Ann et Jeremiah Bulkley, donnent le doux nom de Margaret Ann. La petite est élevée au sein de sa famille jusqu’au jour où son père, couvert de dettes, aurait été jeté en prison en laissant son épouse seule et sans ressource. La mère de Margaret aurait alors trouvé refuge avec son enfant auprès de son frère, le célèbre peintre irlandais James Barry, installé à Londres où il enseigne à l’Académie royale. Dans la capitale britannique, la fillette se retrouve ainsi plongée dans le grand monde londonien et côtoie le cercle d’amis de son oncle composé d’hommes politiques, d’intellectuels et d’artistes. Elle a aussi la chance d’accéder à une meilleure éducation et se découvre peu à peu une passion pour la médecine. C’est décidé, plus tard, elle sera médecin !

Hep là, ne nous emballons pas ! Il ne faut pas oublier que dans l’Angleterre du début du XIXe siècle — l’époque georgienne comme on l’appelle — les femmes sont, comme dans la France d’alors, destinées à devenir des épouses obéissantes et de gentilles maîtresses de maison. Seul l’exercice de quelques rares professions leur est accordé : les plus chanceuses et les plus éduquées peuvent ainsi devenir gouvernantes ou maîtresses d’école. Et c’est à peu près tout… Médecin ? N’y songez pas très chère, la médecine c’est un boulot d’homme. On ne peut tout de même pas laisser de petites créatures frivoles tripoter des corps toute la journée, ça risquerait de leur donner de drôles d’idées. Les femmes soignantes de l’époque — les infirmières ou les sages-femmes — sont des membres du clergé issus de communautés religieuses, ce sont alors les seules habilitées à porter des soins aux malades. Pourtant, nombreuses sont les femmes laïques qui rêvent d’embrasser une carrière médicale. Eh bien, elles se résignent, un point c’est tout ! « Résignation », vous dites ? Ce mot n’appartient pas au vocabulaire de Margaret.

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