Frédéric Soulié et ses serpents | Christine Belcikowski

Il y a un joueur de serpent qui passe et repasse dans les romans de Frédéric Soulié alentour de 1840, sans qu’on sache exactement à quoi tient la récurrence d’un tel personnage dans l’imaginaire puissamment autobiographique propre à l’écrivain ariégeois.

Certes il y a bien eu à Mirepoix, dans les années 1790, un serpent qui s’appelait Pierre Cavaniol, ou Cavagnol. Il avait alors cinquante huit ans, et, le signalement consigné sur son certificat de résidence de 1793 lui donne « taille de cinq pieds deux pouces, cheveux et sourcils châtains, portant perruque, les yeux gris, nez court, bouche moyenne, menton rond et fourchu, front moyen, visage allongé ». Il y a eu également à Mirepoix, dans les mêmes années, un organiste d’origine espagnole nommé Pierre Agramont, alors quinquagénaire, qui, parallèlement à ses activités de musicien, exerçait la fonction d’instituteur pour compléter la médiocrité de ses revenus. Il y a eu encore à Foix, dans les mêmes années 1790, le tristement fameux Saint S…, dont il a été parlé plus haut. Frédéric Soulié a pu ainsi emprunter à la réalité certains traits de son propre joueur de serpent.

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