L’enseignement de l’architecture en Indochine française (1926-1954) : du régionalisme aux normes de l’ENSBA de Paris ? | Politiques de la culture

La fondation de l’École des beaux-arts de l’Indochine (EBAI) en 1924 à Hanoi a joué un rôle fondamental dans la formation moderne des architectes et le développement de la profession d’architecte libéral au Vietnam, au Cambodge et au Laos, trois anciennes entités de l’Indochine française. La même situation peut être observée en Afrique du Nord avec l’École des beaux-arts d’Alger fondée en 1881 et celle de Tunis en 1930. Avant l’École de Hanoi, il n’existait pas de formation académique à l’architecture en Indochine.

Au Vietnam, durant les cent dernières années, la contribution française à l’enseignement de l’architecture a été significative, selon des démarches qui ont évolué dans le temps.

La première est celle de la « formation française entre 1926 et 1954, l’année où ces pays ont accédé à l’indépendance : l’enseignement est alors assuré par des enseignants-praticiens français , tels que Victor Tardieu, Arthur Kruze (fig. 1) ou Évariste Jonchère, George-Louis Pineau ; en est issue une première génération d’architectes libéraux et de professeurs indochinois et vietnamiens, dont plusieurs deviendront, après 1954, de hauts dirigeants du nouveau système politique. Ensuite est mise en œuvre la « formation à la française », de 1955 à 1975, au sein de l’École supérieure d’architecture de Saigon (ESAS) où l’enseignement est dispensé par un corps d’enseignants vietnamiens formés en France, y compris à l’ENSBA de Paris comme c’est le cas de quatre directeurs-praticiens réputés : Trần Văn Tải, Nguyễn Quang Nhạc, Phạm Văn Thâng, Tô Công Văn. Enfin, après l’interlude constituée par la réunification des deux parties du Vietnam par le régime socialiste du Nord, pendant laquelle les architectes (enseignants et professionnels) sont formés dans des pays communistes (de l’URSS à Cuba), c’est la phase de la « coopération internationale » qui débute en 2000 et qui voit les institutions de l’enseignement et de la recherche françaises participer à la formation vietnamienne à travers des échanges bilatéraux, dont l’accueil en France d’une nouvelle vague d’étudiants, le plus souvent sur leurs propres ressources, de la première année aux formations de 3ecycle et doctorales.

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